« Pour réussir, il ne suffit pas de prévoir. Il faut savoir aussi improviser. » – Isaac Asimov

Cette phrase nous avons pu la vérifier maintes fois dans la rue. Quand on travaille avec des publics en errance, en difficulté, pour ne pas dire parfois en perdition, l’improvisation devient un art. Une nécessité, une compétence de survie. Travailler dans la rue, c’est accepter de ne pas avoir de script. Pas de salle fermée. Pas de cadre rassurant. Juste des rues, des squats, des parkings, des halls d’immeuble, des bars. Et, surtout, des personnes en souffrance.

Une méthode née du terrain

C’est dans ce contexte qu’est née la méthode GESIVI®. Pas dans une salle de cours. Pas dans un manuel. Mais dans les rues de Marseille, grâce à des éducateurs spécialisés, des médiateurs, et des policiers de prévention. Leur mission ? Aller vers les jeunes mineurs en rupture.

À l’époque, il y avait peu de doctrine. Rien ou presque dans les centres de formation. Alors ils ont fait ce que font les pionniers : ils ont expérimenté, observé, ajusté.

Ils se sont demandé :

  • Comment aborder une personne méfiante, agressive, isolée ?

  • Comment intervenir dans un environnement instable, parfois hostile ?

  • Comment désamorcer une crise sans l’aggraver ?

Des contextes parfois extrêmes :
De nuit, face à un groupe, des personnes sous l’alcool, sous produits, avec des troubles psy, parfois une lame dans la poche, bien souvent le regard noir de haine ou de désespoir…

Il fallait agir vite. Mais jamais à l’aveugle.

L’intervention mobile : une réponse concrète

Aujourd’hui, ce savoir-faire existe. Mais il reste trop rare. Trop fragile aussi.

À Nice, nous avons eu la chance de former une équipe unique : l’Équipe Mobile d’Intervention Éducative.
Un trio de professionnels qui rayonne sur tout le territoire des Alpes-Maritimes. Leur mission ? Soutenir les éducateurs de terrain, en particulier dans les situations de tension, de crise, de rupture.

Un jeune menace de partir ? D’agresser ? De se blesser ? Ils interviennent. Pas pour remplacer, mais pour appuyer. Ils créent de la sécurité. Ils permettent de rétablir un lien.

Deux jours pour apprendre à faire face

Dernièrement, cette équipe a travaillé avec nous pendant deux jours. Un temps dense, précieux, autour des principes d’intervention spécifique.

Au programme :

  • Intervenir dans un conflit : repérer les signes, éviter l’escalade.

  • Gérer une crise liée à un trouble du comportement : rester centré, garder une posture contenante.

  • Entrer dans l’espace d’un jeune réfractaire : comprendre les codes, négocier la distance.

  • Gérer un enfant possesseur d’une arme blanche : sang-froid, technique, stratégie.

  • Intervenir en tiers : quand on n’est ni l’ennemi, ni l’ami, mais une présence régulatrice.

  • Encadrer un groupe d’adolescents en tension : éviter la dynamique de meute.

  • Faire face aux conduites auto-agressives : scarifications, mutilations, passages à l’acte.

  • Agir face à un trouble du comportement qui met l’environnement en danger : penser sécurité, sans oublier l’humain.

Un programme intense. Nécessaire. Vital parfois. Accueilli avec chaleur et professionnalisme par Association P@JE NICE, sous la dynamique énergique de son directeur général M.Faouzi LACHELAK.

Et maintenant, on fait quoi ?

Ce que cette formation a montré, c’est qu’il y a un besoin urgent de professionnalisation face à la violence. Non, on ne s’improvise pas intervenant en situation de crise. Non, on ne “gère pas ça avec du bon sens”. Il faut des compétences. Une posture. Des repères. De la méthode. Et bonne nouvelle : on peut se former. Mieux encore : on peut être accompagné pour le faire.

Aller plus loin

Vous êtes éducateur, travailleur social, médiateur, enseignant, soignant, ou tout simplement confronté à des publics en tension ?

On a des solutions pour vous :

🔹 Formation « Prise en charge des publics violents »
14 jours répartis de Septembre à Décembre, pour en savoir plus.

Prise en charge financière par CPF, employeur, France Travail et/ ou OPCO.

🔹 Formations sur mesure, en intra
Nous venons dans votre structure, pour adapter nos contenus à vos besoins concrets.
👉 Pour en savoir plus.

En conclusion : de l’improvisation, oui, mais solide

Improviser, ce n’est pas faire n’importe quoi. C’est savoir réagir quand le cadre flanche. Avoir un socle assez solide pour rester debout quand tout vacille autour.

C’est exactement ce qu’offre la méthode GESIVI® :

  • De la structure dans le chaos,

  • De l’humanité dans la tension,

  • Et du lien là où tout semble rompu.

Alors oui, prévoir, c’est bien. Mais improviser, ça s’apprend aussi. Et ça commence ici.