Dans notre méthode GESIVI nous avons 3 outils principaux de désescalade au plan verbal.

Dans cet article, nous allons faire un focus sur le questionnement que certains appellent le dialogue socratique.

En effet, poser des questions, c’est amener l’interlocuteur à examiner les différentes perspectives par rapport à ses besoins et affirmations initiaux. Le questionner, c’est l’aider à voir les conséquences de ses actes, de ses intentions.

On tente ainsi de ramener la personne dans le cognitif pour l’aider à se détacher de l’émotionnel ou du passionnel.

Cela permet ainsi de :

  • Le faire focaliser sur le présent et le problème à traiter
  • Mettre au jour et éclaircir les hypothèses et points de vue de départ
  • Tirer les conséquences possibles de sa future décision
  • Considérer d’autres perspectives pour comprendre ses problèmes.

Le questionnement permet de faire un pas de côté et aider à aller vers le discernement pour prendre la décision la plus sage.

Les questions de type socratique :

  • Préciser les termes : quoi, avec qui, quand, comment, de quoi s’agit-il exactement. On contribue alors à focaliser son attention sur le problème à traiter et d’en délimiter l’ampleur.
  • Passer des croyances et représentations sur des faits ancrés dans le présent
  • Tenter de mettre à jour les conséquences : parler c’est ventiler et c’est faire ventiler.
  • Eviter de poser des doutes, mais plutôt inviter à expliciter ses intentions : “Quelles sont les conséquences concrètes pour vous si cela arrive ?”. Cela permet de relativiser sa pensée si c’est lui qui le dit. “Que pourriez-vous faire si cela arrive ?”, “Qu’en pense votre entourage ?”
  • Éviter d’aller à l’encontre et de convaincre à tout prix. Montrer de la compréhension par axe qu’on appelle du “judo verbal”: règle du « oui, mais…»
  • Favoriser un raisonnement permettant de mesurer les différents pôles positifs et négatifs : utilisé par les T.C.C. avec les 5 colonnes de Beck
Exemple :
1. Situation : je suis convoqué au tribunal
2. Pensée : on va me parler de l’agression où je suis impliqué
3. Emotion : crainte, peur
4. Pensée alternative : je vais pouvoir me justifier
5. Emotion: réassurance, apaisement, joie
Amener l’interlocuteur sur d’autres façons de penser et de réfléchir permet d’ouvrir les champs du possible et de se décentrer de l’idée fixe et du blocage émotionnel.
A cela 2 autres outils se complètent :
  • DESC : comment mettre fin à un entretien qui perdure et devient stérile, tout en ne fermant pas la porte
  • DTI : il y a tension palpable, risque de passage à l’acte et besoin de mettre des mots pour éviter ou désamorcer la violence physique
Nota : la négociation de crise sera largement abordée lors de notre prochaine formation qui aura lieu à Nîmes à partir de mars 2024.