« image non contractuelle »

 

 

« Les décideurs et les sauveteurs sont des créatures humaines faillibles, pouvant être comme les victimes: saisies par la surprise, envahies par l’émotion, frappées par l’inhibition et l’indécision ou sujettes à des décompensations caractérielles au terme d’une longue période de tension émotionnelle et d’épuisement physique. »
Pr Louis CROCQ, 1998

 

Cet homme sait de quoi il parle. Psychiatre des armées, j’ai eu le privilège de suivre certains de ces cours en formation au sein de mon administration. Je vous conseille de lire ses livres. Si on se soucie de l’impact psychologique sur les victimes, on oublie parfois celui qui heurte et percute les opérateurs. C’est ce que je retire de cette manœuvre organisée par mon amie Sabrina. Si pour le non initié elle peut choquer par son réalisme, elle répond à notre principe où « La guerre qu’on imagine est rarement celle qu’on mène ».

L’imprévu, il faut s’y attendre, il faut s’y préparer. Intégrer le principe d’incertitude est le meilleur vaccin pour faire face à l’inattendu.

Didier JAFFIOL, cofondateur du GESIVI.

 

  • le scénario (Exercice Sapeur-pompier tuerie type TDM avec suicide)
  • zone rurale

Nous sommes un dimanche en zone rurale, dans un atelier.

« Départ pour appels au secours dans un entrepôt, « Depuis quelques minutes nous entendons crier  « au secours », les cris proviennent de l’atelier » dit le requérant » ».
Il n‘est pas évoqué des coups de feu leur de l’appel.

Une équipe VSAV au retour d’intervention est à 2 minutes des lieux, elle est détournée.
L’équipe s’engage. Le chef d’agrès, Florian PRADELLE ancien sapeur-pompier de Paris, aujourd’hui SPV à Lédignan et formateur SIMU. Il est avec 3 jeunes sapeurs-pompiers.

 

« Ces jeunes sapeurs-pompiers n’ont jamais fait d’intervention. C’est le stage équipier SUAP, qui leur donne droit à intervenir en troisième en VSAV s’ils sont validés », explique l’organisatrice de la manœuvre Sabrina BARRIERE, sergent SPV, agent hospitalier au SAMU certifiée pour encadrer des sessions de simulations. Manœuvre coorganisée avec l’Adjudant/Chef Joris CANOVAS, moniteur de premiers secours.

 

L’objectif de ce montage vidéo est d’illustrer l’impact d’une situation stressante (cris, blessés multiples, sauveteur isolé, effet de surprise avec coups de feu…).
On soulignera l’importance du briefing au départ. La posture du chef est fondamentale.

 

Pour rappel : Observons les différentes phases sans juger car,

  • ce sont de jeunes pompiers que nous testons et qui n’ont que quelques mois de formation
  • ils sont dans un contexte hors norme : nombreuses victimes, tirs subits

Notre intention est d’observer leur comportement sans juger dans le cadre de l’exercice.

 

0’15: Tir au pistolet, l’auteur de la fusillade se donne la mort.

Il y a un effet de surprise (tressautements) et repli sur ordre du chef.

Le contexte des victimes et des cris génère du stress.

 

0’50: Les directives et missions données mettent en place le cadre (d’où l’importance du chef à ce moment-là).

Il répartit les différents personnels qui sont habitués à travailler en équipe et qui là, en attente des renforts font un premier tri.

Le chef engage sa reconnaissance.

 

2′: Les personnels effectuent leurs gestes techniques et les renforts sont sur la route. Délai estimé 10 minutes.

 

3′: second bilan de la part du chef qui a effectué sa reconnaissance.

 

4’15: On remarque progressivement le « décrochage progressif » de certains personnels. Intensité dramatique + stress +limite de technicité, où on doit travailler seul au lieu de 3.

 

4’47: Interprétation : une victime prostrée est trouvée au bout de 10minutes environ. Elle ne parle pas et ne répond pas. Les Sapeurs Pompiers (plus nombreux suite à l’arrivée des renforts) estiment et pensent que cette personne est impliquée dans l’attaque et crient percevoir une ceinture d’explosifs.