Maintenant, nous y sommes depuis plusieurs semaines. Cette situation est inédite et particulière, elle va encore durer encore une quinzaine de jours pour les plus chanceux, et peut être plus longtemps pour les autres.

Et après… et après, il faudra organiser et faire face au dé-confinement qui lui aussi entraînera questionnement, tensions et incompréhensions.

Pour limiter ces tensions et sans doute répondre à votre propre questionnement et à celui de vos proches, GESIVI spécialiste de la gestion des conflits et des crises, se propose de vous faire part de ses réflexions face à des événements que rien ne pouvait prévoir et permettre la mise en place de conditions favorable à la dynamique de résilience1.

À partir de des problématiques résultants de la pandémie, qui peuvent relever du quotidien, comme les stocks du supermarché ou de chocs très graves comme la mort d’un proche, l’individu va déclencher des mécanismes qui vont l’amener tout d’abord à résister, puis probablement à s’adapter, avant de rebondir et de se reconstruire en, avec le risque parfois d’un syndrome post-traumatique.

Sans rentrer dans le détail des différentes étapes qui contribuent à la mise en place du processus de résilience, l’acceptation de la situation est importante. Attention, accepter la situation ce n’est pas la subir, ni se résigner.

Il est naturel et normal de se révolter contre ce qui nous déplaît, contre ce qui nous porte préjudice. Cette réaction est saine dans la mesure où elle nous aide à corriger la situation. Mais que se passe-t-il lorsque nous ne pouvons rien changer ? Et bien souvent, nous adoptons un comportement agressif et parfois exigeant sur un plan émotionnel consommateur en énergie, chronophage en temps et générant chez nous des tensions, avec au final, aucun résultat valable.

Accepter c’est se rendre à l’évidence que certains événements, comportements et pensées de vos proches échapperont à votre contrôle et que vous n’en aurez pas la maîtrise. Dans la rubrique, des « non-contrôlables », on retrouve les décisions et les recommandations du gouvernement, le respect de ces dernières par autrui, la durée du confinement, les réactions et opinions des autres, les stocks dans les supermarchés, les achats compulsifs des consommateurs et le désir d’avoir ceux qui sont loin près de vous.

Alors, cessons de s’occuper de la consommation des stocks de papiers hygiéniques de nos concitoyens ou de leurs horaires de sorties. Car si vous gaspillez votre énergie à vous préoccuper de choses que vous ne pouvez pas changer, vous ne nourrirez que frustration, tristesse et ressentiment. Vous alimenterez le sentiment d’être une victime et vous ne tirerez pas profit de la responsabilité que vous avez sur votre vie.

Au contraire, à partir du moment où nous acceptons les événements et les éléments que nous ne pouvons modifier, nous cessons tel Don Quichotte de nous battre contre des moulins, ce qui nous aide à les comprendre et à les apprivoiser. Les conséquences positives sont innombrables, l’acceptation étant avant tout un élément du lâcher prise2.

Pour lâcher prise, il faut se concentrer sur le moment présent et sur ce qu’on peut changer, sur ce qu’on peut contrôler et ainsi diriger son énergie sur ce qui apporte des améliorations à notre vie personnelle et à celle de ceux qui nous sont chères.

Alors, « qu’est-ce que je peux contrôler ? », et bien allons-y :

  • prendre des nouvelles de mes proches, oui ça je peux ;

  • respecter les recommandations du gouvernement, ça je peux aussi ;

  • limiter les sources de stress en évitant les informations en continu, c’est possible aussi ;

  • mon temps passé sur les réseaux sociaux, ça je peux limiter aussi ;

  • trouver des choses intelligentes et constructives à faire à la maison cela aussi c’est possible ;

  • gérer mon stress, contrôler mes émotions, cultiver l’amour de soi, vaincre mes croyances limitantes et atteindre mes objectifs grâce aux techniques GESEOP, ça je peux aussi ;

  • et même gérer mes stocks de PQ

 

La réussite du confinement et du déconfinement se mesureront certes à l’échelle nationale. Ils pourront aussi se mesurer au niveau de la cellule familiale et au niveau individuel en favorisant une image positive, en permettant l’acquisition de compétence et d’habiletés mentales et en contribuant à une plus grande estime de soi. En effet, nous nous sentirons valorisés par la reconnaissance manifestée par nos familles et nos amis à notre égard et par les liens sociaux que nous aurons eu l’occasion de créer.

1 La résilience est un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l’événement traumatique de manière à ne pas, ou plus, vivre dans le malheur et à se reconstruire d’une façon socialement acceptable.

2 Le lâcher prise n’est pas seulement le cliché passe partout du développement personnel.

Bruno ANCRENAZ
formateur GESIVI
formateur, militaire au sein de la Légion Étrangère
concepteur méthode GESEOP

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