Le travail social s’adapte

Par Celine Bollot ENSTS Montréal

Dans leur pratique habituelle, les travailleuses sociales et travailleurs sociaux accompagnent des personnes qui sont socialement isolées et pour lesquelles les ressources manquent. Ils les aident aussi à faire valoir leurs droits et à s’intégrer dans la société pour, en somme, créer des liens en alimentant le filet social qui doit les protéger.

 

« Actuellement, plusieurs s’activent par le biais de lignes d’écoute afin de garder le contact avec les populations qu’ils servent, mais l’écoute à distance ne peut pas remplacer tous les services qu’ils rendent en temps normal», indique Mme Bellot, qui est aussi directrice de l’école.

De fait, certaines visites doivent être effectuées pour assurer la sécurité des bénéficiaires, notamment dans les domaines de la protection de la jeunesse, du maintien à domicile des personnes âgées ou des gens qui vivent avec un handicap, du travail de rue aussi, avec les risques que ces interventions comportent en période de pandémie.

Malgré le risque d’infection, des travailleuses sociales et travailleurs sociaux doivent aller à la rencontre des clients qui n’ont pas accès aux outils technologiques pour être joints autrement qu’en personne ou encore se rendre là où il y a des enjeux de violence ou de maltraitance.

« C’est leur rôle d’aller vers les gens auxquels ils viennent en aide, de ne pas attendre que ceux-ci aillent vers eux et d’écouter au-delà d’entendre, souligne Céline Bellot. C’est encore plus important dans ce contexte de distanciation sociale parce que les plus vulnérables risquent d’être les plus affectés par ces mesures, d’être les plus oubliés parce qu’ils sont déjà petits sur le radar de nos préoccupations collectives habituelles.»

Pour Céline Bellot, la pauvreté et la vulnérabilité « sont le plus souvent des situations sociales qu’on préfère ignorer: il est d’ailleurs surprenant qu’on semble découvrir le traitement et la vulnérabilité des personnes aînées dans les établissements d’hébergement qui, en général, étaient loin d’être des milieux de vie chaleureux bien avant la pandémie».

Source : du basque.org