VIOL EN PUBLIC…ET PERSONNE N’INTERVIENT !

C’est devant des passagers impassibles qu’une jeune femme de 22 ans a été violée, dans la nuit du 4 au 5 février dernier, à bord d’un RER Paris-Melun. Une absence de secours et de réaction ahurissante de la part des autres usagers, pourtant déjà constatée dans des précédents cas similaires.

Être violée dans une rame de RER et dans l’indifférence générale des passagers du wagon ? Une scène a priori surréaliste et pourtant bel et bien réelle. Une femme de 22 ans a été agressée sexuellement, dans la nuit du 4 au 5 février, dans un train Paris-Melun (Seine-et-Marne) de 23h49, sans qu’aucun voyageur ne daigne bouger.

« PERSONNE NE FAIT LE MOINDRE GESTE POUR VENIR SECOURIR LA JEUNE FILLE »

La jeune femme a été abordée par un homme dans la rame. Suçons sur les joues, le cou, « l’étudiante essaye de le repousser. En vain. Il est bien plus fort qu’elle et la fait plier sous son poids. C’est dans ces conditions qu’il glisse sa main dans son pantalon et la viole », relate Le Parisien. Et le quotidien de poursuivre : « Les voyageurs ne bougent pas. Personne ne fait le moindre geste pour venir secourir la jeune fille. Aucun des présents ne tire la sonnette d’alarme ».

Un calvaire qui se poursuivra jusque dans les rues de Melun. Choquée, ce n’est que deux jours plus tard que la victime se confiera des amies qui alerteront la police. Un sordide fait divers qui rappelle une autre agression sexuelle, survenue en avril 2014 dans le métro de Lille (Nord) sans que personne ne vienne en aide à la victime. Pourquoi une telle lâcheté de la part des passagers ?

« DILUTION DE RESPONSABILITÉ » ET BANALISATION DE LA VIOLENCE SEXUELLE

La psychiatre Muriel Salmona évoque dans Le Plus le principe de « dilution de responsabilité ». En clair, « plus il y a de témoins et moins il y a de chance que quelqu’un intervienne chacun pensant que, de toute façon, il ne va pas intervenir puisqu’il y a plein d’autres gens qui le pourraient autour de lui ». Au-delà de ces considérations psychologiques, Muriel Salmona invoque également des raisons plus sociologiques, liées, d’après elle, à une « banalisation, la tolérance et la minimisation de ce type d’agression qui règnent encore dans notre société bien imprégnée de stéréotypes sexistes ». Un phénomène de « dilution de responsabilité » illustré par cette vidéo réalisée en caméra cachée et dans laquelle deux acteurs, un homme et une femme, jouent le rôle d’un agresseur et d’une agressée. La réaction des passants est sans appel : inexistante.

Pour rappel, en 2012, les policiers avaient reçu quelque 500 plaintes pour atteinte à caractère sexuel dans les transports en commun franciliens (43,56 % d’exhibitions, 52 % d’agressions sexuelles et 4,44 % de viols et tentatives de viols, selon les chiffres de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie qui a, depuis le mois de juin, lancé une pétition en ligne pour lutter contre les violences sexuelles dans les transports en commun.

Analyse et points clés

  • La jeune femme, aurait été accostée par son agresseur alors qu’elle se trouvait sur le quai à attendre son train. Elle l’aurait ignoré, mais ce dernier aurait insisté pour engager la conversation, en s’asseyant à côté d’elle dans le wagon. Au cours du trajet, il l’aurait embrassée de force avant de l’agresser. « Elle a fait l’objet d’une pénétration digitale », a expliqué la source judiciaire, qui précise que les faits ont pu « échapper » à l’attention des voyageurs en « l’absence de réaction visible de la victime » Selon cette source, la jeune femme aurait, dans un premier temps, réussi à se débarrasser de son agresseur. Mais à l’arrivée du train à Melun, l’homme l’aurait suivie et aurait à nouveau tenté de la violer dans le quartier de la gare, cette fois sans y parvenir. Choquée, la jeune femme ne s’est confiée que deux jours plus tard à des amies, qui l’ont convaincue de prévenir la police. L’agresseur, identifié grâce aux images de vidéosurveillance, a été interpellé lundi dernier, puis mis en examen et écroué.

 

– Ignorer l’agresseur, n’est pas toujours la meilleure solution. Il existe des techniques de désescalade verbale permettant de refuser fermement sans provoquer ou offenser. Le D.T.I. vous y aide

– Les émotions en jeu sont importantes. Gérer et surmonter sa peur. La respiration est fondamentale

– Sortir de la zone à risque doit se faire rapidement: « agir; plutôt que subir »
– La victime à bien souvent honte. Manifester sa détresse est fondamental. Le cri ou le « parler fort » est vital
– Pour l’agresseur, « qui ne dit mot consent! ». Il est dans un effet tunnel. Votre attitude, votre comportement influent et modifient son comportement
– L’après agression est tout aussi important. la blessure physique se soigne mieux que le trauma psychologique. Le defusing-debriefing permet de mettre des mots sur les maux

Il existe des méthodes et des formations qui permettent de comprendre et faire face à ce type de situation. La fatalité doit être dépassée.

– Notre module de formation spécifique pour les femmes