Les attaques et agressions au moyen d’une lame semblent prendre de plus en plus d’importance dans la presse et l’actualité…

(Attaque au couteau à la préfecture de Paris, dans une mosquée à Londres, à Villejuif et plus récemment dans le Centre hospitalier Nord Deux-Sèvres)

Difficile d’affirmer une augmentation d’attaques (toutes catégories confondues) ces dernières années Les attaques à caractère terroristes mettent encore plus en exergue ce phénomène.

 

La lame ou arme froide est silencieuse et facile à se procurer. Il n’est pas nécessaire de disposer d’une lame longue : 3 cm suffisent à sectionner, trancher et atteindre un organe vital. Elle se dissimule et ne se voit qu’au dernier moment. 80% des personnes agressées ne voient pas l’arme (effet tunnel).

 

Les auteurs de cet article confrontés à plusieurs reprises ou témoins d’attaque au couteau confirment que la plupart du temps, ce type de confrontation conduit à des blessures. Notion importante et différente de l’entrainement. Car peu savent comment ils vont réagir à la vue de leur propre sang.

 

Avant de se défendre, apprendre à observer. 

Si tous les spécialistes s’accordent que face à une attaque couteau, le risque est majeur, on privilégiera l’anticipation. Nous parlons ici dans le cas d’une menace. Tirée de l’étude anglaise de l’office national des statistiques et relayé par la BBC, souligne la proportion importante d’utilisation d’une lame lors d’un vol (robbery) dans 40% des cas et agression (assault) dans 45% des cas.

Un risque à intégrer. Les chiffres qui suivent soulignent la nécessité d’informer et de préparer les public tant civils que professionnels. Mais sans tomber dans la paranoïa. Selon 2 études de l’ONRDP (Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales), 1 agression sur 5 se produit en présence d’une arme (lacrymo, contondant, arme à feu, par destination). Le couteau est l’arme utilisée dans plus du 1/3 des cas. On en déduit donc qu’il y a quotidiennement en France 120 attaques au couteau.

Qui dit conflit avec couteau, dit blessures.

L’apprentissage des gestes qui sauvent est recommandé.

 

Dans le cadre d’un conflit interpersonnel, pouvoir faire tomber la tension est fondamental. Trouver une porte de sortie honorable et ne pas se mettre en miroir est important. Savoir négocier n’est pas de trop. Garder le discernement et gérer ses émotions, on le sait c’est difficile, mais cela se travaille.

Car, oui, les comportements et discours se radicalisent et le passage à l’acte est un risque réel. Un regard de travers, un mot, un geste et tout bascule. Selon le psychiatre Maurice BERGER, les comportements violents des jeunes sont une réalité. La présence d’une lame dans un conflit augmente considérablement le risque de passage à l’acte.

 

Comment stopper une agression ? 

Nous n’entrons pas dans les techniques. Nous nous contentons de proposer des principes de base, simples et adaptables à de nombreuses situations. En voici les principaux :

  • On n’est jamais assez éloigné. La distance de sécurité de 7m est illusoire. Si le périmètre de sécurité va au-delà, ce n’est que mieux.
  • Contrairement à l’entrainement, vous n’avez pas un partenaire conciliant. La plupart des attaques sont des coups multiples (5 à 7 en moyenne), portés rapidement à courte distance.
  • Soyez déterminé, mais jamais confiants des techniques apprises. L’erreur est fatale.
  • Si vous êtes armé, ne soyez pas surpris si l’agresseur ne tombe pas et poursuit sa course. C’est de la balistique et nous ne sommes pas dans un film.
  • Les mouvements les plus simples sont les meilleurs. Oubliez les autres. Nous préconisons le « VGrip » associé au « retourné de lame ».

La lame est une de nos préoccupations. Nous dédions notre dernier livre (pompiers face violence) à Jouffroy Henry sapeur-pompier à Paris poignardé mortellement par le malade qu’il venait secourir.

Notre travail de recherche et de formation a pour seul objectif que cela se reproduise le moins possible. L’arme blanche est une réalité étudiée lors des formations professionnelles proposées par l’équipe de formation GESIVI. L’utilisation du couteau factice, marqueur puis électrique a pour objectif de faire comprendre à l’apprenant qu’on ne peut pas se permettre de jouer dans un tel contexte. L’intensité dramatique est à son paroxysme. Quand il n’y a pas d’autre alternative, l’engagement doit être mené avec détermination.