Les réactions des femmes face au sexisme : comprendre les mécanismes sociaux et émotionnels
Pour commencer le sexisme touche les femmes dans tous les aspects de leur vie. Elles subissent des comportements sexistes au travail, dans la rue, et même à l’université. En 2017, le site « Paye ta fac » a révélé que le monde universitaire n’était pas épargné. Pourtant, face à ces agressions, la plupart des femmes ne réagissent pas de manière directe. Pourquoi ne s’opposent-elles pas aux propos sexistes ? Il est important de comprendre ce qui les empêche de réagir.
Le sexisme quotidien : une réalité inévitable
Les femmes sont confrontées à des remarques sexistes et les espaces publics et privés ne sont pas exempts de ce problème. Le site « Paye ta fac » a mis en lumière cette réalité, en recueillant des témoignages d’étudiantes et de chercheuses. Ces femmes racontent des expériences de harcèlement sexiste dans le cadre universitaire. Les comportements sexistes sont omniprésents, mais peu de femmes réagissent immédiatement. Elles mettent en place différentes stratégies pour y faire face. Certaines préfèrent éviter le conflit, tandis que d’autres choisissent d’ignorer ces comportements.
Étude sur les réactions face au sexisme
Pour comprendre les raisons de cette non-réaction, une étude a été menée. Cette étude a observé des interactions entre une femme et un homme. L’homme, complice de l’étude, tenait des propos sexistes pendant l’échange. Ces propos touchaient des sujets liés aux rôles de genre traditionnels. La première remarque mentionnait les femmes et leur responsabilité dans la sphère domestique. Les deux autres remarques étaient de nature sexiste, réduisant les femmes à des objets sexuels. L’objectif de l’étude était de voir comment les femmes réagissaient à ces propos.
Les participantes étaient filmées et leur comportement analysé. À la fin de l’interaction, elles complétaient un questionnaire pour mesurer leurs émotions et leur perception du sexisme. Les chercheurs ont cherché à comprendre si les participantes s’opposaient directement aux propos sexistes ou si elles restaient silencieuses.
Réactions des femmes : confrontation ou non-confrontation ?
Dans un premier temps les résultats montrent que la majorité des femmes n’ont pas confronté les propos sexistes. Pourtant, même sans réaction verbale, beaucoup ont montré des signes de désapprobation. Par exemple, certaines ont secoué la tête ou ont répondu de manière non convaincue. Cela montre qu’elles détectaient bien le caractère sexiste des propos. Cependant, elles ont choisi de ne pas réagir de manière explicite.
Dans un second temps l’étude a aussi analysé les émotions des participantes grâce à un logiciel de reconnaissance faciale. Les résultats montrent que, malgré l’absence de confrontation, les femmes ressentaient de la colère, de la gêne ou de l’inconfort. Ces émotions sont naturelles, mais la société les empêche souvent de s’exprimer librement. En effet, la colère est une émotion que l’on n’encourage pas chez les femmes.
La colère réprimée : un frein à la réaction
Les femmes, contrairement aux hommes, sont socialement réprimandées lorsqu’elles expriment leur colère. Cette norme de genre empêche de nombreuses femmes de réagir ouvertement aux agressions sexistes. Lorsque les femmes expriment leur colère, elles sont souvent perçues comme agressives ou hypersensibles. Cela les incite à réprimer cette émotion et à éviter les confrontations. La colère, pourtant, est une réaction légitime face à l’injustice.
Les femmes sont socialement encouragées à être conciliantes et accommodantes. Elles sont censées prioriser les besoins des autres avant les leurs. Cette norme de comportement limite leur capacité à s’opposer directement au sexisme. Celles qui choisissent de confronter les propos sexistes risquent d’être jugées négativement. Elles peuvent être perçues comme des « râleuses » ou des « femmes difficiles ».
Les motivations des femmes qui réagissent face au sexisme
Certaines femmes choisissent cependant de confronter les propos sexistes. Elles ont des motivations claires. Elles veulent faire passer un message, dénoncer le sexisme et défendre les droits des femmes. Ces femmes estiment que la confrontation est nécessaire pour changer les mentalités. Dans l’étude, celles qui ont réagi avec colère ont exprimé une volonté de marquer leur désaccord et d’améliorer les conditions des femmes. Elles étaient prêtes à prendre le risque d’être perçues négativement pour défendre leur point de vue.
Des stratégies pour faire face au sexisme
Il est essentiel d’aider les femmes à poser des limites et à réagir face au sexisme. Des formations peuvent lors permettre d’apprendre à dire non, sans crainte d’être jugées. Ces formations doivent inclure des stratégies verbales et physiques pour se défendre. Par exemple, une femme peut apprendre à refuser un comportement inapproprié, à s’éloigner d’une situation gênante ou à poser des limites claires. En suivant ces formations, les femmes témoignent souvent d’une plus grande confiance en elles. Elles se sentent plus aptes à s’opposer aux comportements sexistes.
C’est pourquoi, GESIVI SYSTEME, adopte ces principes dans ses formations tant envers les publics professionnels (composés à 75% de femmes) que les groupes (clubs, associations) qui nous sollicitent dans le cadre de stage de sensibilisation à la désescalade de la violence.
Sensibiliser à l’égalité entre les sexes
Cependant, il ne suffit pas d’offrir des outils aux femmes pour qu’elles réagissent. Les hommes doivent également être sensibilisés au sexisme et aux normes de genre. L’éducation à l’égalité entre les sexes doit être un pilier fondamental dans les écoles, les entreprises et la société en général. Les hommes doivent comprendre que le sexisme n’est pas un comportement inévitable, mais un problème qu’ils doivent aider à résoudre. La sensibilisation des hommes et des femmes aux normes de genre permettra de déconstruire les stéréotypes et de lutter contre le sexisme.
Conclusion : un changement nécessaire
Pour conclure les femmes subissent le sexisme quotidiennement. Ainsi si elles ne réagissent pas toujours de manière directe, cela résulte en grande partie des normes sociales et émotionnelles qui les empêchent de s’opposer ouvertement. La colère, bien que légitime, est souvent réprimée par la société. Les femmes doivent être soutenues et formées pour poser des limites et se défendre contre le sexisme. Cependant, ce changement doit également passer par l’éducation des hommes. Une prise de conscience collective est nécessaire pour éradiquer le sexisme et promouvoir une égalité réelle entre les sexes.
Ce changement social doit s’accompagner de formations sur l’égalité, le respect des autres et la lutte contre les stéréotypes. Chaque individu, homme ou femme, doit comprendre que le sexisme n’a pas sa place dans notre société.