Vous êtes nombreux a nous solliciter sur la conduite à tenir face à une intention ou un passage à l’acte suicidaire. GESIVI® traite de l’intervention par des outils de désescalade et d’accompagnement de la crise aiguë. Sur cette page, nous vous apportons des éléments de compréhension en amont.

Nous profitons pour vous inciter à suivre le MOOC de formation gratuit qui est proposé en 2024.

Les informations ci-dessous en sont la synthèse. Cela avec l’aimable autorisation de FunMOOC.

DÉPASSER CERTAINES IDÉES REÇUES

Trop d’idées reçues sur ce phénomène ! Il est important de déconstruire.

COMPRENDRE LA MÉCANIQUE SUICIDAIRE

Commençons tout d’abord par quelques définitions pour bien distinguer les différents phénomènes que sont les idées de suicide, les tentatives de suicide et le suicide abouti. Ces entités font partie d’un continuum théorique.

  • Toutes les personnes présentant des idées de suicide ne passeront pas à l’acte.
  • Celles qui passent à l’acte n’ont pas nécessairement eu d’idées de suicide.
  • Enfin un acte suicidaire n’aboutit pas systématiquement au décès.

Les idées de suicide correspondent à toute pensée concernant le désir et la méthode pour se suicider.

Leur intensité est variable allant de pensées vagues et passagères sur la possibilité d’en finir avec la vie à un certain moment jusqu’aux ruminations intrusives persistantes concernant la mort et l’élaboration de plans très concrets.

SCHÉMA DE LA CRISE SUICIDAIRE

Face à une situation de stress, le sujet recherche activement des solutions, parmi lesquelles vont émerger des idées de suicide de plus en plus envahissantes :

ruminations, planification, recherche de moyens létaux. Le suicide est alors envisagé comme seul moyen de faire face.

Les tentatives de suicide sont définies comme un comportement auto-infligé avec intention de mourir dont l’issue n’est pas fatale. L’intentionnalité est plus ou moins explicite.

Ne pas confondre tentative de suicide et automutilations ou scarifications pour lesquelles on ne retrouve pas d’intentionnalité suicidaire.

Pour le suicide abouti, il s’agit d’un comportement auto-infligé avec intention de mourir ayant une issue fatale. Mourir pour ne plus souffrir.

LES CHIFFRES SONT ÉDIFIANTS

En France,

  • C’est 11 000 décès par an
  • Une personne meurt par suicide toutes les 40 minutes.
  • 7ème rang de l’union européenne en terme de mortalité par suicide
  • La mortalité par suicide est trois fois plus élevée que celle causée par les accidents de la route
  • La mortalité par suicide augmente avec l’âge
  • Près d’un tiers des suicides concerne des personnes de plus de 65 ans
  • Toutes les classes d’âges sont donc concernées
  • C’est 3 hommes pour une femme suicidée

Pour ce qui est des tentatives de suicide :

  • 200 000 tentatives de suicide chaque année
  • 1 tentative toutes les 2 minutes

En termes de santé publique, ceci a deux conséquences. Premièrement, tous les jours, de nombreuses personnes sont accueillies dans les services d’urgences.

  • Le fait d’avoir fait une tentative de suicide est le principal facteur prédictif de mort par suicide.
  • 10 à 15% des personnes ayant fait une tentative de suicide mourront par suicide
  • 4% de la population française a eu des pensées de suicide durant l’année écoulée Baromètre santé 2014
  • Les femmes sont en proportion plus nombreuses que les hommes à avoir pensé au suicide
  • La tranche d’âge des 45-54 ans est la plus concernée par les pensées suicidaires
  • Un tiers de ceux qui ont des idées de suicide feront une tentative de suicide
  • 60% des transitions auront lieu dans l’année qui suit l’émergence des idées de suicide

Chez les jeunes,

  • Première cause de mortalité chez les 15 –35 ans
  • 10% des 15-75 ans déclarent avoir fait au moins 1 tentative de suicide
  • Plus d’un 1/3 déclarent au moins une récidive
  • Les tentatives de suicide concernent 4 femmes pour 1 homme

L’épidémiologie suicidaire est donc inquiétante à l’heure actuelle. On estime ces chiffres sont sous-estimés d’environ 10%.

Certains suicides sont considérés comme des morts accidentelles (comportements à risque). Les comportements délinquants dans des comportements « jusqu’au boutiste » face à la mort (guerre du narcotrafic et ses règlements de compte vont dans ce sens.. Aussi, de nombreuses tentatives de suicide ne sont pas déclarées, encore moins médicalisées.

  • Un quart des suicidants déclarent ne pas être allés à l’hôpital ni avoir été suivis par un médecin ou un « psy » suite à leur tentative de suicide
  • Cette absence de contact avec le système de soins concerne davantage les hommes que les femmes

RISQUE SUICIDAIRE CHEZ L’ADOLESCENT

Objectifs de la vidéo :

  • Nommer les facteurs de risque suicidaires spécifiques à l’adolescent
  • Connaitre l’épidémiologie des conduites suicidaires chez l’adolescent

« En parler c’est déjà agir » : il est important de pouvoir interroger l’adolescent de façon claire et explicite sur les conduites auto-agressives et les idées suicidaires.

  • L’intentionnalité est à bien évaluer
  • Il ne faut jamais banaliser, quel que soit la dangerosité du geste
  • Le passage à l’acte suicidaire engendre toujours un adressage aux urgences.

Pour conclure, les conduites suicidaires constituent un problème majeur de santé publique. Le processus suicidaire décrit différents niveaux de sévérité mais ses étapes peuvent être très différents d’une personne à l’autre. Des théories psychologiques récentes essayent d’expliquer la transition des idées de suicide en tentative de suicide. L’identification précoce des patients à risque reste encore un défi !

DÉPISTER LES SITUATIONS A RISQUE

 

Objectifs de la vidéo :

  • Décrire des instruments de repérage du risque suicidaire et leur utilisation
  • Identifier les principaux facteurs et signes d’alerte
  • Expliquer une procédure d’évaluation et orientation

PREMIER SECOURS FACE À UNE INTENTION SUICIDAIRE

Objectifs de la vidéo :

  • Sensibiliser et donner une approche humaine aux techniques de repérage et prévention du risque suicidaire.
  • Énumérer les principaux aspects de la relation d’aide

COMMENT INTERVENIR AUPRES DE QUELQU’UN QUI EST EN CRISE SUICIDAIRE ?

Les personnes en crise suicidaire ne veulent pas mourir ; elles veulent d’abord arrêter de souffrir !

La première étape est d’établir le contact pour savoir exactement où en est la personne.

Souvent, les personnes ont peur de dire leurs faiblesses, quelque fois honte. La meilleure chose à faire est de franchir ces peurs, pour dire que nous sommes capables d’entendre autre chose, même le pire.

 

COMMENT ÉVALUER LES RISQUES

Pour résumer, l’interrogatoire d’une personne suicidaire doit être empathique et propice à l’expression de la souffrance tout en étant systématique et précis.
Interroger sur les idées de suicide ne risque pas de les faire apparaître ou de les aggraver.
Trois dimensions sont essentielles :

  • le risque repose sur l’évaluation des facteurs de risque clinique
  • l’urgence se définit selon le scénario suicidaire (mise en scène, lieu, moment du passage à l’acte)
  • la dangerosité se définit selon la méthode envisagée

Il existe des outils standardisés sont actuellement disponibles pour aider au repérage des idées de suicide.
N’oubliez jamais qu’une personne peut avoir plusieurs scénarios et méthodes en tête.

IDÉES SUICIDAIRES ET UTILISATION D’UN OUTIL DE SCREENING

Objectif de la vidéo :

  • Apprendre à questionner sur les idées suicidaires
  • Connaitre les instruments les plus utilisés pour l’évaluation de ces idées
  • Évaluer le risque, l’urgence et la dangerosité suicidaire

LE PASSAGE A L’ACTE SUICIDAIRE

Nous n’insisterons jamais sur l’importance de l’empathie. Les meilleures techniques de négociation et de désescalade par le verbe n’auront aucun impact si vous n’avez pas envie d’aider.

NOTRE FICHE TECHNIQUE

Objectif de cette fiche :

  • être en capacité de prendre contact
  • savoir aborder
  • la force de l’écoute active
  • l’importance de la lecture du schéma corporel
  • quand l’intervention est imminente et estimée nécessaire